Revue Spécialiséé Trimestrielle

LA DIVERSITE CULTURELLE DANS LE PATRIMOINE POPULAIRE JORDANIEN L’EXEMPLE DE LA COMMUNAUTE KURDE

Issue 8
LA DIVERSITE CULTURELLE DANS LE PATRIMOINE POPULAIRE JORDANIEN L’EXEMPLE DE LA COMMUNAUTE KURDE

Cette histoire tourne autour des plus anciennes idées et croyances populaires relatives à la genèse et au héros mythique qui est porteur d’attributs divins et mène un perpétuel combat pour sa survie et la conservation de la vie sur terre.

La légende kurde fait de la lutte opposant l’homme aux démons et djinns un symbole du combat qui se poursuit depuis les temps les plus anciens entre les forces du bien et les forces du mal. L’auteur met l’accent sur les épopées populaires des Kurdes, telles que les épopées héroïques ou amoureuses. L’épopée de « Dumdum » est peut-être la plus célèbre des épopées héroïques.

Le récit porte sur la lutte menée par les Kurdes entre 1608 et 1610, sous la conduite l’émir Khan ( Khan le manchot, qui est appelé dans l’épopée « le Khan à la main d’or », tandis que son histoire a pour titre : « l’épopée de la citadelle de Dumdum »), ce combat est mené contre le chah d’Iran, Abbas 1er. Ce combat est en fait assimilé au soulèvement des pauvres contre la féodalité et la tyrannie.

Parmi les épopées amoureuses, on peut citer l’« épopée du marchand de harnais » qui s’arrête sur les aspects sociaux de l’existence des pauvres et leur lutte pour la survie. Mais la plus célèbre de ces épopées demeure celle de Jokh et Siamand qui conte les amours du fils de paysan Siamand et de la fille de l’Agha (émir) Jokh ainsi que la quête du bonheur éternel menée par les amoureux.

L’auteur parle ensuite des récits populaires kurdes, dont le plus célèbre est l’histoire de Mom et Zein qui ressemble à la légende du fou de Leyla, dans la littérature arabe. Il évoque, en outre, les chansons populaires kurdes, aussi bien celles se rapportant aux événements festifs que celles des travailleurs, des bergers, des paysans ou celles accompagnant les cérémonies de mariage, les debkas (danses collectives où les danseurs martèlent le sol du pied), les berceuses, les comptines ou encore les airs chantés par les femmes, lors de la traite des vaches et de la fabrication du petit lait.

L’auteur note que les chansons kurdes évoquent très souvent des événements importants de l’histoire de la nation kurde, comme ceux qui ont eu pour théâtre la citadelle de Dumdum et qui sont considérés comme un des moments glorieux de l’histoire de ce peuple. Certaines de ces chansons tournent autour 54 d’histoires d’amour sur fond de patriotisme, à moins qu’elles ne rappellent les jours de bonheur de cette nation.

L’étude s’arrête également sur les taraef (anecdotes) où l’on trouve une satire, sur le mode humoristique des réalités politiques, sociales ou économiques de la société, considérant qu’il s’agit là d’une sorte de littérature engagée. Les héros de ces brefs récits appartiennent à des types populaires connus, tels que le Jha des Arabes, le Mollah Ned des Kurdes, le Khodja Nasrallah des Turcs, le personnage de Karakouz ou celui de Temour Lank dialoguant avec le mollah.

L’auteur passe enfin en revue certains aspects de la littérature populaire kurde, laquelle relève de l’oralité, avant de citer quelques manifestations concrètes de cette même culture populaire, notamment dans les domaines du vêtement, de la cuisine ou des instruments de musique.

Omar Abdurrahman Al Sarissi (Jordonie)

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