LA FEMME ET LES PLATS À BASE DE PLANTES DANS LA CUISINE MÉDITÉRANÉENNE Étude anthropologique sur une communauté locale Le plat appelé El khobiz, à titre d’exemple
Issue 63
Dr Mohamed Zian
Professeur. Directeur du Département de Sociologie.
Université de Chlef. Algérie
Cette étude anthropologique porte sur la façon dont est préparé le plat d’elkhobiz dont la recette est perçue comme simple, voire naïve, chez le commun des gens, mais dont l’auteur a choisi de faire un objet d’étude et de recherche en se demandant s’il ne serait pas utile de concevoir à partir de là des recettes de plats renouant avec la cuisine méditerranéenne authentique. L’étude met l’accent sur les avantages que présente cette cuisine et que l’auteur estime évidents pour des raisons exclusivement écologiques. L’étude a également pour objet de mettre en lumière les facteurs socioculturels qui sont à la base de ce type d’adaptation alimentaire, laquelle n’aurait pu durer si le groupe ne s’y était pas attaché et n’y avait pas trouvé de vraies satisfactions.
Il apparaît à cet égard que la femme dans les communautés locales n’aurait pas cherché à mettre au point la recette d’elkhobiz s’il ne s’était agi que de parer à la faim. D’autres considérations étaient intervenues, en rapport notamment avec la santé et la médecine, auxquelles la femme est parvenue par la pratique et l’expérimentation qui lui ont permis de connaître la nature des plantes, les bénéfices que l’on peut en tirer, en les triant d’une main sûre, en les classant avec art et en les mettant au service des plats cuisinés.
La problématique de cette étude tourne, d’un côté, autour des avantages des plantes alimentaires sauvages qui poussent dans la nature sans l’intervention de l’homme et qui furent connues et utilisées dans la vie socioéconomique des sociétés préurbaines ; et, d’un autre côté, autour des raisons qui font que des femmes continuent encore à utiliser ces plantes à des fins médicales ou alimentaires.