LA TENTE D’OULED SIDI NAYL Un espace pour la préservation de l’héritage culturel et la pratique des us et coutumes

Khaoula Nejimi

Chercheure. Algérie

L’étude porte sur le patrimoine culturel – métiers, artisanat – qui constitue le fondement de notre identité, étant édifié sur le legs de nos aïeux que les générations ont su sauvegarder au long des siècles, en se transmettant d’époque en époque ce patrimoine. La connaissance d’un tel héritage nous aide en outre à être davantage conscients de nos propres racines et plus à même de comprendre l’importance des autres peuples et cultures. 

Artisanat et métiers traditionnels nous racontent l’histoire de ce qui est resté à la fois vivace et profondément enfoui de la mentalité d’une société donnée. Peut-être, dans ce domaine, la tente est-elle le meilleur exemple d’une telle continuité dans la mesure où elle rassemble les éléments de l’héritage culturel, en assure la sauvegarde et constitue une part importante de son histoire. 

Elle est en effet un témoignage vivant de l’identité du groupe bédouin qui a constitué une composante essentielle de l’histoire du monde arabe depuis les premiers âges. À travers cet espace, et en prenant appui sur tout ce qui s’y rattache – traditions, coutumes, savoirs, œuvres, créations matérielles et orales, croyances, imaginaire, formes d’expression, vie quotidienne, etc. –, nous pouvons découvrir une part importante de notre être et d’une entité culturelle multiforme encore incrustée dans la mémoire collective où elle a gravé les comportements et les représentations du bédouin. C’est grâce à la connaissance de ces éléments spécifiques que nous pourrons intégrer et faire fructifier cet héritage culturel afin qu’il contribue, si peu que ce soit, à faire connaître l’identité des peuples.

Cette étude vise à mettre en lumière les fonctions de la tente et son rôle historique dans la préservation de l’héritage culturel, mais aussi à montrer à quel point elle est représentative du vécu du bédouin. Elle s’arrête également sur les productions culturelles liées à la tente (Kheïma) à travers l’examen des métiers qu’elle abrite et du rapport de l’héritage culturel à l’identité.