Revue Spécialiséé Trimestrielle

LES BIJOUX DE LA FEMME NAYLIE

Issue 46
LES BIJOUX DE LA FEMME NAYLIE

 

Khaoula Njimi

 

Les bijoux ont toujours occupé une place importante dans la vie des hommes, eu égard aux significations et symboles dont ils sont porteurs, relativement à la position sociale de la femme. Les bijoux permettent en outre de distinguer une région d’une autre, et c’est ce qui explique que de nombreux chercheurs et historiens y aient consacré tant d’études visant à comprendre la vie sociale et économique des peuples, car les bijoux sont le fidèle reflet du niveau de civilisation autant que du raffinement artistique auxquels chaque peuple est parvenus.

Les bijoux naylis se caractérisent par leur variété tant formelle que fonctionnelle. Ils constituent un ornement pour la femme qui s’emploie à en acquérir toujours davantage afin de donner plus d’éclat à sa beauté lors des diverses cérémonies, mais aussi en prévision des temps difficiles.

Pour la matière première qui entrait dans la fabrication de ces bijoux, c’est essentiellement l’argent qui était utilisé, l’or n’ayant fait son apparition qu’avec l’arrivée des Ottomans et étant resté confiné aux familles aisées.

La femme naylie s’est servie des bijoux pour rehausser sa beauté mais aussi pour affirmer son identité.

Mais nous avons remarqué qu’elle est de plus en plus réticente à acquérir de nouvelles parures, ce qui a amené les artisans à abandonner graduellement ce métier, mettant en danger tout un patrimoine culturel. Il nous incombe donc aujourd’hui de prendre un ensemble de mesures propres à revivifier cet artisanat, à en garantir la continuité et à lui redonner la place qui fut la sienne, notamment en :

  • élaborant une stratégie médiatique en vue de sensibiliser le citoyen à l’importance de cet héritage et à la nécessité de l’entretenir et de le préserver, d’autant qu’il représente une alternative économique susceptible de contribuer à l’élévation du revenu national à travers l’organisation de manifestations auxquelles participeraient les chercheurs et les artisans afin d’échanger leur expertise ;
  • veillant à présenter de façon attractive les trésors du patrimoine dans les musées, lesquels constituent un trait d’union entre le présent et le passé ;
  • organiser des expositions périodiques consacrées à l’artisanat et aux autres formes de production traditionnelle, dans le Gouvernorat de Djelfa, puis sur l’ensemble du territoire national, afin de populariser ce riche patrimoine qui fait la fierté de la région et d’amener les citoyens à en faire l’acquisition tout en leur donnant conscience de la nécessité d’en assurer la pérennité.

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