LE TRAVAIL DES BIJOUX DANS LA REGION D’AL AHSA Une longue histoire et une performance artisanale
Issue 49
Ahmed Abdelhadi Al Mohammed Saleh
Arabie Saoudite
La femme de la région d’Al Ahsa accorde aux bijoux une grande importance dans sa vie. Elle les considère comme un prolongement naturel de sa beauté.
L’étude essaie de montrer le lien étroit qui unit cette femme aux objets en or en soulignant les étapes par lesquelles passe le précieux métal entre la fabrication, la commercialisation et le moment où il devient un bel ornement pour la gent féminine. L’auteur passe en revue une grande variété de bijoux renommés sur le marché d’Al Ahsa, en mettant l’accent sur l’ancienneté du travail de l’or et des pierres précieuses dans cette région de l’Arabie. Cette tradition a vu se constituer un groupe de familles, aujourd’hui connues comme les « familles du bijou », expression qui désigne les artisans passés maîtres dans le travail de l’or et de la joaillerie.
La femme ahsaie a porté les bijoux sous toutes leurs formes, c’est une belle créature qui adore mettre ce qu’il y a de cher et ce qui brille et scintille de mille feux. Le rapport aux bijoux diffère néanmoins d’une femme à l’autre selon la situation économique et sociale de chacune. La conjoncture souvent complexe que cette région a pu connaître a revêtu à cet égard une grande importance. Le pays est passé par des périodes particulièrement difficiles, au point que des populations entières ont connu la pénurie, voire pour certaines familles la famine et la misère la plus extrême. Lorsque le mari a peu de moyens, les femmes sont bien obligées de porter les parures les moins coûteuses.
Si de nombreuses familles de la région ont un niveau économique élevé et d’autres un niveau moyen, toutes se constituent une épargne conséquente pour acheter des bijoux, surtout de l’or, en vue des cérémonies de mariage. La région passe par des années fastes et des années de vaches maigres. Elle connaît toutefois des saisons prospères, comme celle de la pêche perlière ou celle de la cueillette des dattes, où le pouvoir d’achat augmente pour le plus grand bonheur des joaillers.