LES JEUX POPULAIRES DANS LA VILLE DE HEYT

L’invention de jeux et de compétitions sportives représente sans doute une forme de créativité visant à développer des exercices fondés sur des lois, des règles strictes en rapport avec le déroulement du jeu, les tactiques, l’objectif à atteindre, tout cela en vue de produire du plaisir, de la joie et, en fin de compte, de l’interaction sociale et cognitive.

 

Pour comprendre l’importance des jeux il faut prendre en considération la situation économique d’une frange importante de la population de la ville qui souffre de l’inoccupation et de la rareté des emplois, due à l’éloignement par rapport aux grandes métropoles mondiales qui monopolisent l’ensemble des activités humaines, notamment le sport qui, du reste, fait partie des différents cursus scolaires.

Un grand nombre de producteurs de jeux et de compétitions sportives ont concentré leurs efforts sur le développement des capacités musculaires de façon à ce que le corps devienne le support d’une force physique et mentale épanouie et l’expression d’une virilité, symbole de santé et de vigueur. C’est ce qui a permis, dans les sombres années de la fin de l’empire ottoman, aux jeunes citadins de se dresser avec toute la force et la prestance physique acquises grâce aux jeux pour défendre leurs petites villes contre les assauts des bandits.

Outre la détente et le plaisir procurés à ceux qui les pratiquaient mais aussi aux spectateurs qui venaient les applaudir, ces jeux, fondés sur l’attaque et l’esquive, l’offensive et la retraite, sur l’art de briser les lignes et de couper l’approvisionnement, sont devenus de véritables formations à la feinte, au jeu de cache-cache, à l’espionnage, au développement du flair guerrier, comme on peut le voir dans le jeu d’al ghabia (la sotte) ou dans celui appelé : descends, petite fourmi.

L’accent mis sur l’entraînement sportif et le développement des capacités musculaires dans le jeu nommé saminet as-samina (idée d’impétuosité) qui suppose un haut niveau de persévérance dans l’entraînement à la course, à la poursuite, à l’équitation, à la natation et autres sports aquatiques, aux osselets qui vous apprennent à bien viser, a pour but l’accroissement des forces physiques du jeune apprenant en vue de développer cette virilité arabe à laquelle les familles de la ville Heyt restent profondément attachées.

Abderrahmane Dhiab
Irak