La Médecine Populaire Au BahreΪn
Issue 12
Zeyneb Abbas Issa (Bahreïn)
L a médecine populaire reflète les croyances qui se rencontrent dans les différentes sociétés, relativement à la maladie, à ses causes et aux attitudes et comportements auxquels les hommes recourent pour y faire face.
Se situant en dehors de la médecine moderne, ces croyances touchent à des rites et à des pratiques de prévention ou de guérison dont font également partie les procédés utilisés par les guérisseurs ainsi que les divers traitements où des techniques spécifiques sont employées pour combattre le mal.
La plupart des croyances médicales populaires reposent, partout dans le monde, sur un postulat selon lequel Dieu a créé un traitement pour chaque affection et qu’il ne reste à l’homme qu’à trouver le bon chemin qui conduit vers ce traitement. Qu’il s’agisse des sociétés primitives ou des couches populaires, dans n’importe quelle société moderne, les gens divergent sur la part de chance et/ou de compétence que suppose la découverte du remède approprié.
Comme ces pratiques médicales ancestrales se fondent sur une expérimentation où l’on apprend autant de l’erreur que de la réussite, les techniques de traitement n’ont cessé de se multiplier, à travers les âges, jusqu’aux premiers balbutiements de la médecine moderne, laquelle a longtemps conservé certains de ces traitements, diverses écoles de médecine étant même restées attachées à certains moyens traditionnels propres à la médecine populaire.
L’auteur aborde également dans cette étude les fondements philosophiques de cette médecine, tels qu’ils se profilent dans la plupart des cultures et qui reposent sur la croyance en des facteurs, des esprits et des entités surnaturels qui seraient la cause du mal. Et, comme les gens sont convaincus qu’à chaque affection correspond un traitement – sauf si la fatalité a voulu que la vie du malade s’arrête à cet instant précis –, et que le mal est dû, pour une part, à des facteurs psychologiques ou spirituels et, pour une autre part, à des facteurs matériels, la guérison se fera par des moyens relevant de la magie et par d’autres moyens qui viennent de la médecine populaire. L’auteur s’arrête, ici, sur les éléments de la culture populaire que véhiculent les croyances qui sont à la base de cette médecine, avant de se pencher sur les liens entre cette pratique et cet autre type de croyance que représente la magie. On ne peut, en effet, dans bien des cas, séparer les deux dimensions car les maladies sont «diagnostiquées» et leurs causes déterminées par «le Cheikh», lequel prend la mesure de la gravité du mal et de ses effets afin d’en connaître l’origine.
La médecine populaire est, en outre, le reflet de l’interaction entre l’homme et le système écologique dans lequel il évolue. Les herbes et plantes fournies par le milieu naturel ne peuvent guérir les maladies sans l’intervention d’une main compétente qui saura les utiliser à bon escient. De même, le savoir des hommes n’est d’aucun effet si ces ressources naturelles ne sont pas disponibles.
L’auteur parle également de la présence de ce type de médecine dans les proverbes et dictons populaires du Golfe où diverses informations sur la médication par les herbes et les plantes médicinales ont été transmises, de génération en génération.