LA LITTERATURE POPULAIRE PALESTINIENNE
Issue 14
Eman Solaiman.(Palestine)
L a littérature (ou patrimoine) populaire est une des branches importantes du savoir, dans la mesure où elle concerne différents aspects de la civilisation d’un peuple. Mais il règne dans l’étude de ce patrimoine une certaine confusion, en raison de la multiplicité des critères adoptés en ce qui concerne la nature, les fonctions et les domaines c’un tel patrimoine.
Outre les critères culturels selon lesquels relève du folklore tout ce qui est héritage oral, il existe en effet des critères sociaux qui intègrent à ce champ du savoir les différents aspects de la vie et de la culture des populations rurales et des critères psychosociologiques fondés sur des données psychosociales, car l’homme, du fait qu’il est porteur de culture, est soumis, dans sa pensée, ses sentiments ou ses comportements à la loi du groupe et à celle du patrimoine. Pour ce qui est des critères ethnologiques, ils posent que le folklore est le savoir transmis socialement de père en fils, de voisin à voisin, et écartent le savoir acquis par l’exercice de l’intelligence, que ce soit à travers l’effort individuel ou à travers les connaissances structurées et archivées qui sont dispensées dans les écoles, les lycées, les universités, les centres de recherche... On peut classer la littérature populaire en différents genres : contes populaires, proverbes, chansons populaires…
Le conte populaire palestinien :
Les contes populaires sont fondés sur différentes valeurs, sociales, esthétiques, nationales, religieuses, culturelles. On peut les classer en récits fictifs, réalistes, pédagogiques, rustiques, religieux, animaliers, comiques, proverbiaux…
Les proverbes populaires :
Le proverbe populaire est la quintessence d’une longue expérience populaire, présentée sous la forme d’une leçon de sagesse exhortant les gens à adopter tel comportement ou à se garder de tel autre. Le proverbe consiste en une phrase concise et pleinement signifiante, héritée de génération en génération par voie de transmission orale. Cette phrase a une structure rigoureuse, elle est d’une grande expressivité et se trouve répandue dans les différentes couches de la société.
Le proverbe populaire palestinien est l’expression sincère de la vie du Palestinien sur sa terre qui s’étend de la Méditerranée au Jourdain et du Néguev à la Galilée. On distinguera donc, au gré des réalités géographiques, divers milieux sociaux, les régions côtières différant de celles de l’intérieur et les zones montagneuses du désert. Cette diversité, qui est liée à la géographie autant qu’à l’évolution historique, se traduit parfois par une disparité des conceptions, d’une région à l’autre, sans que ces variations minimes portent pour autant atteinte à l’unité fondamentale de sens sur laquelle reposent les proverbes populaires. Ceux-ci sont en effet le miroir qui regarde vers l’intérieur, révèle ce qui l’entoure et renvoie à tout ce qui s’y trouve associé par quelque lien que ce soit.
La chanson populaire :
La chanson populaire représente l’une des manifestations essentielles de la culture populaire. La recherche lui a du reste réservé une place importante car ce sont les générations successives qui ont contribué à l’invention de ses mots et à la conception de ses rythmes.
La chanson populaire palestinienne est un reflet vivant et précis de la vie du peuple, de ses problèmes et de ses souffrances. Elle traduit ce même élan dans lequel communie le groupe, la nostalgie des hommes qui rêvent des parfums de leur terre irriguée de sueur et de sang, de cette terre qui témoigne du profond attachement du Palestinien aux valeurs, aux traditions, aux sacrifices de son peuple, celle-là même qui dessine l’aire de ses espérances et de ses aspirations à vivre dans la liberté, la dignité, l’honneur.