L’APPROCHE ANTHROPOLOGIQUE DU TATOUAGE AFRICAIN DANS LES ROMANS SAOUDIENS
Issue 47
Razhwan Adiualy Tijani
Nigeria
L’étude porte sur les tatouages et les scarifications. Ces pratiques culturelles africaines remontent fort loin dans le temps, ils s’accompagnent de rites et de pratiques cultuelles auxquelles sont assignées de nombreuses fonctions.
Le tatouage apparaît dans le roman Sama’un fawq Ifriqiya (Un ciel au-dessus de l’Afrique) comme une manifestation culturelle close renvoyant à des clans bien particuliers ou à des associations criminelles. Il a ainsi une fonction psychologique, du moins du point de vue du chercheur qui s’appuie sur le contexte dans lequel l’inscrit le récit et la signification qu’il confère à ces marques figurant sur les corps. Il reflète en outre la psychologie de l’individu, laquelle est révélatrice de sentiments profonds qui font que le tatouage tient lieu de l’organe tatoué.
Deux autres romans, Maïmouna et Fikhakh ar-rayiha (Les Pièges de l’odeur), soulignent la fonction sociale de la scarification. La tribu considère en effet que, placés à un endroit précis du corps, le tatouage ou la scarification se présentent comme autant d’indications sur l’identité de la personne. C’est pour cette raison que les chercheurs estiment que l’un ou l’autre constituent un discours chargé de significations et de valeurs artistiques qui sont également des expressions esthétiques de l’âme et de l’environnement du groupe, conférant à de tels symboles un sens facilement reconnaissable, en plus d’être aux yeux du groupe une expression collective porteuse d’une signification donnée. D’un autre côté, tatouage ou scarification traduisent la singulière capacité créatrice de l’artiste qui les a exécutés, outre qu’ils sont en eux-mêmes des œuvres d’art témoignant d’une démarche créatrice.