LA MACHINE A-T-ELLE COMMENCÉ À TRANSFORMER LE CONCEPT DE CULTURE POPULAIRE ?

 

 

Ghassan Mourad

 

L’étude traite de la révolution numérique qui a transformé l’univers numérique d’objet en sujet. Étant devenu une nouvelle culture, le numérique doit à présent être perçu à partir de la dimension humaine qui est désormais la sienne et du fait qu’il a changé la signification de l’humain. Nous ne sommes plus des hommes utilisant des technologies, c’est la nature même de l’être humain qui se façonne maintenant au rythme de la technologie numérique. Nous sommes de fait devenus des êtres numériques. Il suffit de surmonter l’évidente contradiction – ou opposition – entre humanité et technologie pour ne plus avoir besoin de choisir entre l’approche pratique, fondée sur les outils, et l’approche théorique, la première ne pouvant exister sans la seconde. Penser le numérique signifie développer les pratiques et concevoir les outils signifie théoriser le numérique. Les humanités numériques constituent donc un accord sur la production d’applications informatiques et l’étude de la portée théorique de leur impact sur la production et la circulation du savoir et de son contenu, le savoir représentant en soi une partie de la culture populaire.

Nous sommes actuellement à l’étape de la construction des concepts scientifiques supposés contribuer à jeter les bases des bonnes pratiques qui influent sur l’appartenance culturelle des peuples, laquelle constitue à son tour le grand défi pour les peuples, en ce qui concerne le numérique et son effet sur la culture populaire au sens large, le numérique étant un moyen de diffusion de cette culture.

L’auteur avance dans cette étude des propositions relatives à quelques nouveaux concepts qui pourraient s’appliquer aux mutations techniques et à leur impact sur la culture populaire au sens large du terme, compte-tenu notamment de ce bond qualitatif qui nous a fait passer de la ‘’bédouinité’’ numérique à ‘’l’odyssée’’ de la communication, c’est-à-dire à cet âge où l’utilisation des technologies numériques n’est plus circonscrite à un lieu déterminé mais se trouve désormais présente en tout endroit.

L’auteur essaie, dans un deuxième temps, de passer en revue les problèmes que pose actuellement l’archivage des documents numériques, problèmes qui ont un caractère universel et concernent le contenu numérique mondial autant que celui de chaque pays.