Revue Spécialiséé Trimestrielle

L'archivage du patrimoine populaire arabe: une affaire politique

Issue 1
L'archivage du patrimoine  populaire arabe: une affaire politique

Dr Mustapha JAD

L'auteur se pose autant de questions sur l'étape d'archivage que vit actuellement la société culturelle dans le monde. Au moment ou les institutions internationales s'appliquent à préserver leurs acquisitions et leurs sujets scientifiques et allouent des budgets énormes à la réalisation de cette action, nous trouvons que les centres arabes spécialisés mettent fin ou bloquent leurs activités. Il n'existe aucune expérience scientifique parfaite en mesure de préserver notre patrimoine populaire arabe.

Le chercheur s'interroge sur la place qu'occupe l'archive du folklore à l'échelle arabe. Peut-on dire que nous avons construit une archive scientifique capable de nous fournir le produit culturel populaire que nous avons rassemblé ? Avons-nous une banque de données en matière de folklore en mesure de nous fournir, à titre d'exemple, les traditions liées aux cérémonies «Essabou » dans le monde arabe? Les pays arabes possèdent-ils une archive scientifique organisée, par le biais duquel on peut évoquer les éléments folkloriques liées aux phénomènes populaires, ou tout ce qui se rapporte à ces éléments mêmes : traditions, croyances, littérature, culture matérielle, ou arts. Existe-t-il des moyens méthodologiques qui décèlent ces éléments comme par exemple l'image fixe ou animée, le contenu acoustique ou écrit.

En réalité, rien de cela n'est réalisé au niveau local arabe. L'absence d'une réelle coordination interarabe rend impossible l'institution d'une archive commune arabe pour le folklore.

La négligence de l'importance de l'archive est à l'origine de la réalité douloureuse que vit actuellement le mouvement du patrimoine populaire arabe, malgré l'émergence de quelques institutions et la fréquence positive des congrès et rencontres scientifiques.
 
Le chercheur évoque également l'importance qu'accordent la plupart des pays européens et américains à l'archivage du folklore national au niveau de chaque pays. Certains pays comme les USA s'orientent vers la fondation de plusieurs archives spécialisés et d'ordre général, gouvernementaux et non gouvernementaux .. Il existe des centaines d'archives disséminés à travers le monde, en Allemagne, en Angleterre, en Russie, en Italie, au Canada, parmi lesquels des archives dont le modèle de fonctionnement demeure traditionnel ; d'autres sont modernes et usent des nouvelles technologies de l'information.
Le chercheur fait référence d'une manière développée aux expériences arabes au cours de l'année 2008, notamment celle de la Syrie du Maghreb et du Bahreïn, en matière d'archivage du patrimoine.

Le chercheur insiste sur le fait que l'archivage du patrimoine populaire, compte parmi les taches les plus difficiles et les plus compliquées dans le cycle de vie des sujets folkloriques ; tache qui commence, selon le chercheur, par la collecte sur terrain, puis l'archivage enfin l'analyse et l'inspiration.
 
La difficulté de l'archivage est liée, dans ce cas, à la multiplicité des interprétations institutionnelles ou personnelles laquelle est dépourvue d'une une véritable coordination entre les différentes options. De ce fait, l'archivage du patrimoine populaire, ne dépend pas seulement de la matière de terrain ou de ce qui est publié; mais aussi des symboles de ce même patrimoine, des institutions concernées par le sujet, des bibliographies, des encyclopédies, et des recherches théoriques qui doivent être pris en considération. Enfin la prise en compte des dimensions géographiques et temporelles est fondamentale pour une méthodologie de l'archivage.

Toute Issues