Nature et fonction de la culture dans la diffusion de danse populaire Un exemple concret : la danse en Inde
Issue 2
L’étude met l’accent sur la danse populaire indienne pour illustrer les précédentes propositions théoriques. L’Inde présente une grande diversité de cultures, de races, d’ethnies ; elle a vu l’arrivée d’émigrants venus de Grèce aussi bien que d’Asie centrale qui ont fait souche dans le pays et se sont mélangés aux populations autochtones. Il en a résulté une grande variété des groupes humains et des idiomes, si bien qu’on y rencontre, à côté de la langue officielle du pays qui est le hindi, plus de 844 dialectes, ainsi qu’un grand nombre de religions, tels que le bouddhisme, l’Islam, le judaïsme ou le zoroastrisme. Cette diversité a enrichi le pays d’une grande multiplicité de danses et de musiques. Ce qui est certain, en tout cas, c’est que les nombreuses formes de danse classique, qui sont régies par des traditions complexes et obéissent à des règles immuables où l’improvisation se mêle aux mouvements de ballet étudiés, plongent leurs racines dans la danse populaire.
Un tel éventail d’arts et de styles de danse n’a pas uniquement survécu en tant que témoignage de l’héritage de l’Inde mais a continué, grâce à cette ardeur et à cette vivacité dont ces arts sont porteurs, à influencer les formes artistiques courantes, voire à leur insuffler une plus grande complexité. Ainsi, les diverses formes de danse populaire ou classique en Inde n’existent pas de façon autonome mais entretiennent un véritable dialogue les unes avec les autres. Les formes populaires puisent souvent leur substance dans les formes classiques, lesquelles empruntent en retour leur vivacité et leur spontanéité aux formes populaires. Les divers types de danses populaires que l’on trouve dans telle ou telle région de l’Inde ont, outre les éléments qu’elles partagent avec les autres régions, des caractères distinctifs. Différentes les unes des autres, du fait de la diversité des climats et des activités agricoles, elles se convergent autour du même socle littéraire et mythique. Ces formes ont persisté pendant des siècles en Inde et jeté des ponts avec l’héritage culturel de ce pays, héritage que l’on ne peut d’aucune façon qualifier de statique car il ne cesse de s’adapter aux réalités nouvelles et d’absorber les multiples influences. Ainsi, le secret de la pérennité de ces formes réside dans sa fondamentale souplesse et sa capacité à imposer son expression propre et à intégrer les apports extérieurs
Un tel éventail d’arts et de styles de danse n’a pas uniquement survécu en tant que témoignage de l’héritage de l’Inde mais a continué, grâce à cette ardeur et à cette vivacité dont ces arts sont porteurs, à influencer les formes artistiques courantes, voire à leur insuffler une plus grande complexité. Ainsi, les diverses formes de danse populaire ou classique en Inde n’existent pas de façon autonome mais entretiennent un véritable dialogue les unes avec les autres. Les formes populaires puisent souvent leur substance dans les formes classiques, lesquelles empruntent en retour leur vivacité et leur spontanéité aux formes populaires. Les divers types de danses populaires que l’on trouve dans telle ou telle région de l’Inde ont, outre les éléments qu’elles partagent avec les autres régions, des caractères distinctifs. Différentes les unes des autres, du fait de la diversité des climats et des activités agricoles, elles se convergent autour du même socle littéraire et mythique. Ces formes ont persisté pendant des siècles en Inde et jeté des ponts avec l’héritage culturel de ce pays, héritage que l’on ne peut d’aucune façon qualifier de statique car il ne cesse de s’adapter aux réalités nouvelles et d’absorber les multiples influences. Ainsi, le secret de la pérennité de ces formes réside dans sa fondamentale souplesse et sa capacité à imposer son expression propre et à intégrer les apports extérieurs
Comme la danse est intimement liée à la nature de la région dont elle originaire, on voit, par exemple, qu’un des Etats de l’Inde, le Pendjab, Etat principalement agricole, est célèbre pour la danse du Penhajra, qui est inséparable des rites et célébrations des semailles. Cette danse virile et pleine d’énergie permet aux hommes de fêter les semailles du blé. Rares à cet égard sont les hommes qui résistent aux rythmes du tambour à deux faces appelé Dhoulek qui a des ressemblances avec le Nakrazan égyptien dont les coups résonnent comme autant d’appels aux hommes à entrer dans la danse où les couples de danseurs alternent les mouvements acrobatiques les plus compliqués, à l’intérieur d’un cercle déserté spécialement à cette fin par les autres danseurs.
Quant aux femmes, elles accomplissent la danse de la Jidha qui se caractérise, elle aussi, par sa vigueur et ses improvisations. Les femmes, le visage recouvert de la burqa, ressemblent à des toupies multicolores, lorsqu’au cours de la danse elles tournent vertigineusement sur la pointe des pieds.
Dans les sociétés du Maharashtra qui se consacrent à la pêche, les bras des hommes s’enchevêtrent avec ceux des femmes, en un seul mouvement de danse, puis les femmes grimpent sur les épaules des hommes, édifiant ainsi de belles formes pyramidales. Les femmes de cette région sont connues pour leurs prestations libérées de toute entrave. Il existe également un grand nombre d’autres formes de danse relevant du drame ou théâtre populaire, comme le Naoutanki du Rajahstan, la bahavai de Khujarat, la tamasha du Maharashtra, la Jatra bengalie, la bakshajana de Karanatka ou la althiam du Kerala. Toutes ces danses racontent les légendes des héros, rois ou divinités des régions dont elles proviennent. Quant aux danses artistiques des cérémonies de mariage dans les différentes parties du pays, elles se caractérisent par des mouvements quasi dansants, dont les plus connus sont ceux des noces célébrées par les tribus du nord-est, des lazimes du Maharashtra, du kalaribabatu du Kerala et du altshaw de l’Orissa.
De ces danses populaires ont émané les différentes traditions de l’art de la danse classique et de la musique, en Inde. Il existe à cet égard six principaux types de danse : la danse de baharanatiam du Tamil Nadu, l’odissi de l’Orissa, la manipuri de Manipur, la kataka de l’Uttra Pradesh, la katakali du Kerala et la Kunshi pudi de l’Andra Pradesh.
Il serait difficile de faire l’historique véritable de la naissance, voilà 2 à 300 ans, de ces danses, telles qu’elles se présentent dans leur forme actuelle, mais toutes ont des racines qui remontent aux traditions littéraires, sculpturales et musicales indiennes de l’Inde ancienne et de l’Inde médiévale. Toutes ces danses obéissent aux règles de la danse classique édictées par le Natiashastra, un texte datant du deuxième siècle ap. J.C. et attribué au sage Baharata, dont on dit qu’il lui a été inspiré par le dieu Brahma. Ce texte définit les aspects essentiels de la danse qui sont la narita ou la narita de la danse immaculée qui se fonde sur une gestuelle de la suggestion et vise à exprimer le tempérament ou le « drame » de la personne.
Dr. Houssam Mouhsab - Egypt