Revue Spécialiséé Trimestrielle

LA MEDECINE ARABE DANS LA REGION D’AL AHSAE EN ARABIE SAOUDITE

Issue 35
LA MEDECINE ARABE DANS LA REGION D’AL AHSAE EN ARABIE SAOUDITE

Ahmed Abdulhedi al Muhammad Salah
Arabie Saoudite

L’étude porte sur les soins médicaux tels qu’ils étaient dispensés, voilà 80 ans, dans la région d’Al Ahsae, les services de santé étant presque inexistants et la médecine populaire tentant de pallier le manque. La situation était, en réalité, la même pour le reste de la Presqu’île arabique. Les rares services qui pouvaient exister alors étaient en proportion des moyens et capacités disponibles à cette époque ainsi que des possibilités matérielles et des avancées scientifiques.

Tous ne pouvaient en effet recourir aux services d’un médecin qui réponde à leurs attentes, tant la pauvreté était répandue à quoi s’ajoutait un environnement peu propice au développement d’une  véritable action sanitaire, cette région de l’Arabie ayant été abandonnée à elle-même.
La majorité des habitants n’avait, dans ces conditions, d’autre recours pour soigner les maladies dont les uns et les autres étaient atteints, avec leur lot de souffrances, que d’aller vers ce qui était disponible et qu’ils connaissaient le mieux, c’est-à-dire vers ce milieu naturel qui était le leur et que Dieu a comblé de tant de potentialités médicinales.
Pour se soigner les hommes s’étaient ainsi tournés vers la campagne, vers les moyens et les bienfaits offerts par les produits de la terre auxquels s’ajoutaient les modes de guérison spirituelle. Chacune de ces orientations avait ses normes, ses méthodes et les types de maladies à traiter.
Les gens commencèrent donc à se soigner selon les prescriptions des guérisseurs de l’époque. De nos jours, cette forme de thérapie est connue sous le nom de «médecine populaire», mais l’auteur a choisi de l’appeler dans cette étude «la médecine non conforme aux normes scientifiques et rationnelles».
La médecine populaire, en ses deux versants – guérison «par le surnaturel» et guérison «par les herbes»–, a pris le pas sur l’ensemble des autres pratiques traditionnelles des guérisseurs: recours aux médications populaires, aux plantes, aux herbes, aux animaux pour traiter les affections, outre certaines pratiques, comme la cautérisation, la coupe des poils et des cheveux, le plâtrage, etc., toutes opérations effectuées soit par un guérisseur, soit par le chef de la famille, selon les us et coutumes de l’époque.
Avant d’entrer dans le détail de la question, il faut souligner qu’il n’est pas facile d’accéder aux arcanes de ces pratiques ténébreuses, mais l’auteur veut espérer parvenir, au terme de sa recherche, à exhumer une des matières importantes d’un patrimoine prestigieux auquel il a consacré l’essentiel de son énergie, peinant à  trouver son chemin dans les noirs labyrinthes d’une quête d’autant plus ardue:
  que rares sont les chercheurs qui ont enquêté sur la médecine populaire dans la région d’Al Ahsae – aussi bien ceux qui ont écrit sur cette région, en particulier, ou sur des aspects précis de son histoire ; le terrain est donc encore vierge et inexploré, excepté certaines descriptions d’ordre général ;
  que les voyageurs qui ont parcouru Al Ahsae n’ont accordé aucun intérêt à la médecine populaire, et qu’aucun d’entre eux n’a abordé le sujet dans ses écrits: même ce qu’Ibn Alwan al Dimashki (le Damascène) a écrit à ce sujet se limitait à quelques timides aperçus sur la pratique du plâtrage qui ne sauraient combler la curiosité du chercheur.

Toute Issues