Revue Spécialiséé Trimestrielle

UNE LECTURE DE L’EXPÉRIENCE DE LARBI DAHOU DANS LA CONSERVATION DE LA POÉSIE POPULAIRE EN ALGÉRIE

Issue 53
UNE LECTURE DE L’EXPÉRIENCE DE LARBI DAHOU DANS LA CONSERVATION DE LA POÉSIE POPULAIRE EN ALGÉRIE

Dr Fatima Azzahra Achour 

Université Béchir Brahimi

Bordj Bou Arreridj

Algérie

 

La littérature populaire est le représentant culturel et social de tout peuple qui sait respecter son histoire en ce qu’elle a de plus profond, qui la transmet à travers les générations, qu’il prend plaisir à explorer dans sa multiplicité et qu’il œuvre à préserver comme il préserve sa famille, son honneur, sa réputation ou ses biens. Ce patrimoine est en effet partie intégrante de sa personnalité et de sa formation culturelle et sociale. Il s’y regarde comme dans un miroir qui met en valeur sa dimension humaine aussi bien présente que passée, voire même, par certains aspects, future. Ce patrimoine est son propre inconscient collectif, et c’est ce qui explique que cette forme d’expression littéraire ait pu survivre des siècles durant sans dépérir. On voit même que, toutes les fois que survient un changement dans le champ culturel, certaines constantes persistent qui expliquent la vitalité et la pérennité de cette expression. La littérature populaire est en effet riche de toute l’imagerie humaine qu’elle véhicule. Elle est semblable à l’océan qui porte en ses profondeurs la beauté et la peur, l’histoire et ses vestiges, ses trésors et autres reliquats. Comme lui, cette littérature fait le bonheur des explorateurs qui finissent par y trouver l’objet de leur quête et par satisfaire leur désir orgueilleux d’aller vers toujours plus de découvertes. 

L’université est, cependant, restée depuis le début et, même, lors de l’étape de sa reconnaissance en tant que champ de recherche, très réticente dans son rapport à la littérature populaire. Le chercheur ne rencontre d’ailleurs, fort souvent, auprès de spécialistes d’autres domaines qu’indifférence et ironie. La même attitude est, chose paradoxale, observée y compris parmi les gens du peuple qui assument pourtant cette littérature populaire. 

On peut donc dire que dans ce domaine le spécialiste doit être doté d’une forte personnalité, car il ne saurait se contenter d’être un chercheur ou un enseignant en littérature populaire, il doit jouer le rôle de l’avocat en charge de la défense du patrimoine en général, et plus particulièrement de la littérature populaire qu’il est de son devoir de considérer comme une noble et lourde responsabilité.

Nous dirons donc que le chercheur Larbi Daho est bien plus qu’un simple universitaire ou un collecteur des œuvres du patrimoine ou encore un auteur parmi d’autres, c’est le grand défenseur de la littérature populaire dont il a mesuré toute l’importance en dépassant la posture de celui qui cultive l’art pour l’art. Il n’exerce pas non plus la recherche pour la recherche, il est le porteur d’un message scientifique tout autant que patriotique.

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