Revue Spécialiséé Trimestrielle

LES ANCIENS MARCHES POPULAIRES AUX EMIRATS ARABES

Issue 35
LES ANCIENS MARCHES POPULAIRES  AUX EMIRATS ARABES

Ali Muhammad Rached
Emirats

Les marchés représentent l’un des lieux névralgiques des villes et des pays. C’est là que les gens se rassemblent, font leurs emplettes et passent d’agréables moments à se promener entre les boutiques, les étalages et les cafés qui occupent l’espace de chaque marché.


Aux Emirats, les marchés sont passés, à travers les époques, par différentes étapes. Ils ont pris diverses formes, changeant d’emplacement, de contenu et de capacité à répondre aux besoins des hommes, en fonction de leurs pays d’origine, de leurs positions ou de leurs besoins.
Ces marchés ont commencé par s’établir sur les places publiques où affluaient les marchands qui étalaient leurs produits à même le sol et servaient leur clientèle jusqu’à ce que les marchandises proposées soient épuisées ou jusqu’à la tombée du jour lorsque vient le moment de rentrer chez soi, que l’on habite à l’intérieur ou à l’extérieur de la ville. 

Les cafés populaires :
L’une des traditions importantes qui a marqué l’histoire des Emirats arabes, en particulier, et de la région du Golfe, en général, est la fréquentation des cafés populaires où l’on peut pratiquer nombre de jeux populaires, se retrouver entre amis ou assister à des réunions populaires. Les cafés ont en effet joué un rôle important dans l’histoire de la région, tant sur le plan de la vie sociale que de la circulation des informations. C’était là que se retrouvaient les membres de la communauté, petits et grands, là qu’on venait chercher les informations et les récits transmis de bouche à oreille, à des époques où la radio n’était pas répandue, voire connue. Les cafés populaires étaient alors le seul endroit où tout un chacun se rendait pour apprendre les nouvelles locales aussi bien qu’arabes ou internationales de la bouche de celui qui a pu les recueillir. Mais les cafés populaires servaient aussi à des séances publiques où des poèmes étaient récités et où l’on venait raconter diverses anecdotes. Très souvent, d’ailleurs, les contes populaires, naturellement entrecoupés de proverbes et de préceptes moraux, constituaient la partie centrale de ces rencontres.
Le café populaire aux Emirats était l’un des moyens par lequel les hommes accédaient aux informations sur le monde extérieur, mais aussi à certaines formes de savoir qu’il n’était pas possible, à l’époque, d’obtenir ailleurs. C’est là aussi que l’on allait recueillir les récits et témoignages de voyageurs rentrant de pays plus ouverts sur les réalités économiques ou culturelles de notre monde car c’est dans les cafés que venaient s’asseoir les marchands dont les navires allaient à Bassora, en Inde, en Iran ou à l’est de l’Afrique.
Ce sont d’ailleurs ces voyageurs qui sillonnaient les océans qui ont rapporté de leurs périples la radio si bien que les réunions au café, autour de ces postes, étaient devenus pour les Emiratis un des moyens de communication avec le monde extérieur et d’information pour tout ce qui concerne les événements et les évolutions susceptibles  d’avoir un effet sur la société locale. On y voyait les habitués attendant avec impatience l’heure des nouvelles diffusées par la radio égyptienne « Sawt el Arab » (La voix des Arabes), la section arabe de la BBC ou la section arabe de Radio Delhi qui leur permettaient de suivre les événements dans le monde, qu’il s’agisse

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