Revue Spécialiséé Trimestrielle

LES JEUX A L’EPOQUE ABBASSIDE A TRAVERS LES DECOUVERTES ARCHEOLOGIQUES DE LA VILLE ISLAMQIUE D’AYLA

Issue 34
LES JEUX A L’EPOQUE ABBASSIDE A TRAVERS LES DECOUVERTES ARCHEOLOGIQUES DE LA VILLE ISLAMQIUE D’AYLA

Fatma Abu Cheqal

L’étude jette la lumière sur les principaux jeux découverts par les archéologues dans la ville islamique d’Ayla, en travaillant sur des sites remontant à l’époque abbasside. Ces jeux ont continué à être pratiqués et s’appellent aujourd’hui cho’aba (à caractère populaire). L’auteur cite notamment :

Premièrement : al monqala qui vient du verbe trilitère na-qa-la qui signifie transférer, transporter un objet d’un endroit à un autre. Al monqala désigne – par métonymie – l’étape d’un voyage ou le mouvement par quoi on déplace fréquemment quelque chose d’un emplacement à un autre. C’est aussi un terme générique qui désigne une famille de jeux qui se jouent sur des tablettes dans de vastes régions du monde. Les mots désignant ces jeux varient d’un endroit à l’autre, monqala est un mot qui renvoie de façon globale à ces jeux qui consistent à déplacer des pierres (ou des cailloux)  d’une position à une autre. Le support est une tablette en pierre ou en bois que l’on pose sur le sol. La plus ancienne évocation de ce jeu de pierres (ou monqala) se trouve dans des sources arabes remontant au Xe siècle et qui sont citées dans le cinquième  volume du grand ouvrage d’Abou al Faraj Al Isfahanî, Al Aghâni. 800 noms traditionnels ont été retrouvés jusqu’ici qui désignent la monqala, laquelle est pratiquée dans 99 pays autour du monde. 200 jeux ont été décrits, et l’on constate qu’il peut exister un seul nom pour désigner plusieurs jeux et plusieurs noms qui renvoient à un seul et même jeu.  

Al monqala s’est rapidement répandue dans de vastes régions du monde en suivant les circuits du commerce arabe et musulman, elle est devenue un jeu « mondialisé » qui se pratique dans de nombreuses contrées.

Deuxièmement : Autre jeu sur tablette, la Duodecima Scripta (12 lignes) qui met face à face deux joueurs disposant de 15 pierres avec une couleur particulière pour chacun. Le joueur place sa pierre sur la ligne qui est proche de lui ; on agite les trois dés que l’on a placé à l’intérieur d’un verre avant de les jeter sur la tablette ou sur le sol, la pierre qui vient d’être placée sur une des lignes est alors déplacée conformément à l’ordre des dés.

Il est à noter que la ville islamique d’Ayla  est l’une des plus anciennes à avoir été édifiées en dehors de la Presqu’île arabique. Elle compte quatre portes d’entrée principales, entourées chacune d’une forteresse et reliées les unes aux autres par deux avenues. La porte la plus remarquable est appelée la porte nord d’Egypte. A proximité de cette porte, se trouve une maison d’une architecture unique en son genre (illustration n°2) qui a fait l’objet de fouilles entreprises à diverses époques, sous l’égide de l’université de Copenhague qui a repris les premières fouilles initiées par le Dr Whitcamp qui avait découvert le site et y avait travaillé des années durant.

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