Revue Spécialiséé Trimestrielle

DANS UN DOMAINE EXIGEANT ENCORE PLUS

Issue 29
DANS UN DOMAINE EXIGEANT ENCORE PLUS

L’Organisation Mondiale de l’Art Populaire (IOV) a réussi, grâce aux efforts méthodiques qu’elle a poursuivis sans relâche durant trente ans, à se doter de représentations dans cent soixante et un pays où ses membres ont créé des sections nationales actives œuvrant au service des arts populaires locaux en symbiose avec l’action menée dans ce domaine, à l’échelon mondial. L’IOV est ainsi devenue, hors des cadres officiels, le grand chapiteau qui abrite la culture populaire de l’ensemble de la planète.

Au cours des premières décennies de la vie de l’Organisation, les efforts se sont, pour l’essentiel, tournés, sous l’égide de son fondateur le Professeur Alexandre Vigel, vers les manifestations et exhibitions organisées par les Etats, au long de l’année, surtout sous la forme de festivals de danse populaire, avec la participation des troupes nationales des pays membres ou de troupes privées représentant telle ou telle communauté ou ethnie, telle grande ville, voire tel petit village dont l’art témoigne d’une réelle originalité. L’OIV se chargeait pour lors de coordonner l’action de ces troupes, d’organiser leur participation et de faire connaître ces différentes manifestations en publiant, d’abord, en version papier, puis, au cours de la dernière période, sur son site web, un calendrier des activités programmées pour l’année, dans les différentes régions du monde.

Pour prendre un exemple, la section du Royaume du Bahreïn a créé, grâce à la coopération constructive qu’elle a établie avec le Ministère de l’Information, dirigé à l’époque par l’ancien Ministre M. Jihad Bou Kamal et par M. Hamad Ali Al Manai qui était alors son Vice-ministre – deux hommes qui sont restés dans toutes les mémoires –, Le Festival international du Bahreïn pour les Arts populaires, dont les deux sessions se sont déroulées en 2008 et 2009.

Mais l’action scientifique spécialisée de l’OIV n’a pas connu tout l’essor souhaité, et ne s’est guère traduite par des réalisations se hissant au niveau des manifestations publiques, de sorte que puisse s’instaurer, au plan qualitatif, un équilibre propre à répondre aux aspirations de ceux, fort nombreux, qui appelaient à développer la recherche académique et à enrichir la sphère internationale avec des études et enquêtes approfondies dans ce domaine de pointe.

La création du Comité scientifique de l’Organisation, au début des années quatre-vingt-dix du siècle dernier, sous la présidence du Professeur grec Nicholas Sariss, constitua à cet égard une date importante dans la vie de l’IOV qui, en réunissant dans le cadre de ce Comité les grands spécialistes mondiaux des sciences du folklore, a acquis une stature académique. Le Royaume du Bahreïn s’honore d’avoir accueilli, au début du mois d’avril 2008, à l’occasion du lancement du premier numéro de notre revue La Culture populaire, le Professeur Sariss, qui a prononcé, au nom du Comité scientifique de l’IOV, le discours d’ouverture de cette cérémonie. Le Comité scientifique de notre revue s’est également honoré de compter parmi ses membres M. Sariss, en tant qu’universitaire grec. La disparition de cet éminent spécialiste fut, pour nous tout autant que pour l’organisation internationale, une grande perte.

A succédé au Professeur Sariss, Madame le Professeur Mila Santova, qui est bulgare. Mme Santova a ouvert au Comité scientifique de nouveaux horizons en œuvrant à faire connaître au monde les compétences et potentialités scientifiques, dans les domaines de la conception des études, des recherches, des mémoires scientifiques, des ateliers professionnels, de la synthèse des travaux des différents forums et colloques, et cela au moyen de la publication des analyses les plus récentes consacrées à la culture populaire confrontée aux défis de l’époque. C’est dans ce cadre que la décision a été prise d’éditer en langue anglaise une revue scientifique de l’Organisation, appelée IOV Journal of Intangible Heritage. Cette publication, qui est venue s’ajouter aux revues internationales spécialisées, portera la signature des spécialistes les plus éminents parmi les membres de l’Organisation.

A la recherche d’un point focal entre Orient et Occident pour imprimer cette revue et en assurer la distribution à travers le monde, l’IOV  porté son choix sur Manama, capitale du Bahreïn, où le périodique sera publié, sous l’égide  du Bureau régional de l’IOV pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, qui a son siège au Royaume du Bahreïn.

C’est pour nous un grand bonheur que de voir le Bahreïn jouer un rôle aussi axial dans le lancement d’un projet scientifique et éditorial aussi essentiel. Grâce à la liberté d’expression qui règne dans ce pays et des moyens artistiques, techniques et logistiques dont il s’est doté, le Royaume est, assurément, en mesure d’accomplir de la meilleure façon cette mission et de diffuser Le Message du patrimoine populaire adressé par le Bahreïn au monde.

Dans l’attente de la parution de cette publication scientifique spécialisée, nous saluons cette initiative scientifique et adressons à cette nouvelle consœur et à son Comité de rédaction nos meilleurs vœux de succès, dans un domaine où elle  répond à un réel besoin.

Ali Abdulla Khalifa
Editor In Chief

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