Revue Spécialiséé Trimestrielle

LA POESIE POPULAIRE DE LA RESISTANCE ET LES CHANSONS NATIONALISTES D’OPPOSITION A L’OCCUPATION FRANÇAISE, EN TUNISIE, DE 1881 JUSQU’AUX ANNEES TRENTE DU SIECLE DERNIER

Issue 25
LA POESIE POPULAIRE DE LA RESISTANCE ET LES CHANSONS  NATIONALISTES D’OPPOSITION A L’OCCUPATION FRANÇAISE, EN TUNISIE, DE 1881 JUSQU’AUX ANNEES TRENTE DU SIECLE DERNIER

La poésie et la chanson de résistance à l’occupation du territoire tunisien, qui s’est établie du nord au sud du pays, ont pris des formes multiples et développé diverses thématiques, en raison de leur rapport étroit avec la lutte contre l’occupant étranger, mais aussi avec la défense de l’identité de la nation et l’affirmation de l’attachement à la patrie.

 

« Les nations se font connaître par des chansons représentatives de leur langue, de leurs sentiments nationalistes, de l’éthique et des us et coutumes de leurs membres. »
Une nation qui, dès qu’un danger extérieur se profile à l’horizon, se dresse pour défendre les fondements de son existence (c’est-à-dire sa culture, sa langue, son éthique, sa religion, ses us et coutumes, etc.), pour repousser l’occupant étranger et préserver sa terre et son identité, mobilise à cet effet les  ressources de son héritage culturel, artistique, patrimonial. L’art n’est-il pas le reflet de la conscience sociale – et non pas d’une conscience isolée de la réalité et de la société – tout autant qu’une arme au service de la cause nationale ?

C’est ce qu’Ibrahim al Haydri souligne lorsqu’il dit que « les arts traditionnels ne sont pas des arts individuels, relevant de la subjectivité, mais des arts de masse qui ne sont ni clos ni limités quant à leur structure. Ils sont le reflet d’une conscience collective car ces arts ne sont pas recherchés pour leur beauté mais pour leur utilité sociale car ils exercent une grande influence intellectuelle et spirituelle, sans parler de leur usage pratique.»

Une telle valeur, nous pouvons en saisir l’importance et la fonctionnalité en observant l’usage qui en est fait dans – et non pas en dehors de – la réalité concrète, mais aussi en mesurant son impact sur la culture et son influence sur les êtres et sur la vie sociale, affective, existentielle et nationale, lorsque la patrie, avec toutes ses composantes culturelles, artistiques, civilisationnelles, économiques et autres, se trouve confrontée à un danger, en raison d’une occupation directe comme celle que la Tunisie a connue et dont les prodromes sont apparus bien avant l’année 1881.

En Tunisie, comme dans les autres parties du Maghreb arabe – la résistance des peuples de la Libye, de la Tunisie et de l’Algérie s’étant unifiée –, comme dans chaque parcelle de la terre arabe, les poètes, les chanteurs populaires ainsi que les autres artistes et créateurs surent être au rendez-vous, faisant l’offrande de leur art et de leur existence même à la patrie, à chaque tournant, à chaque moment crucial de son Histoire.

« Très souvent, les poètes chantent la gloire des héros qui se sont illustrés au combat et payé de leur vie leur engagement héroïque, perpétuant par le vers le renom de ces hommes. La Tunisie a un riche patrimoine de poésies liées à l’occupation française, depuis que celle-ci s’est établie en Tunisie (…)Elle dispose également d’un florilège de poèmes inspirés par la lutte commune menée par les Algériens et les Tunisiens, surtout au sud de la Tunisie. »



Samir Idris
Tunisie

Toute Issues