Revue Spécialiséé Trimestrielle

LA CEREMONIE DE MARIAGE CHEZ LES NUBIENS

Issue 5
LA CEREMONIE DE MARIAGE CHEZ LES NUBIENS

C es festivités sont considérées comme un élément important des traditions présidant à la célébration du mariage, non pas seulement en Nubie, mais partout ailleurs, à quelque époque ou région du monde que l’on pense. L’auteur s’est intéressé à cette question, à partir des expériences qu’il a personnellement vécues, dans la nouvelle Nubie, mais aussi parmi les Nubiens du Caire.

La cérémonie du mariage se déroule en plusieurs étapes dont la dernière est celle de la rencontre entre les deux nouveaux mariés et le commencement de la vie conjugale. L’événement débute par la célébration de l’annonce officielle du consentement à la demande formulée par le futur marié. Les festivités se déroulent, à cette étape, chez les parents de la fiancée, le prétendant devant à cette occasion remettre une somme d’argent convenue d’avance et quelques habits. Ces offrandes sont considérées comme l’annonce de la conclusion du mariage. Viennent ensuite les festivités du mariage proprement dit qui commencent au matin du jour fixé pour la cérémonie, chez les parents de la mariée. La suite des festivités débute au coucher du soleil, chez les parents du marié.

L’auteur s’arrête sur les traditions du mariage dans l’ancienne Nubie où la « nuit du henné » commence par une cérémonie particulière à la région : une vieille dame parmi les parentes avec lesquelles le fiancé ne peut avoir de rapport conjugal, sa grand-mère, par exemple, ou l’une de ses tantes, apporte un grand plat où elle aura versé un mélange d’eau et de henné dont elle va enduire le corps du fiancé depuis le haut de la tête jusqu’à la plante des pieds. L’homme se vêt, à cette occasion, d’un ancien jelbeb (sorte de longue chemise ample) sans mettre de linge de corps, et cela afin de faciliter l’application du henné sur la peau, tout en évitant de souiller un nouveau jelbeb.

Au cours de cette opération, les jeunes amis du fiancé, notamment les célibataires, viennent lui tenir compagnie et le taquiner, multipliant les plaisanteries où il entre une part d’optimisme quant au jour où viendra leur tour de se plier à la tradition du henné. Entre-temps, chacun d’entre eux aura puisé dans le plat et se sera enduit une partie du corps ainsi que les mains de henné. Vient ensuite l’étape du nouqout (somme d’argent) : le fiancé s’assoit en plaçant devant lui le plat de henné, celui de ses amis qui ne va pas le quitter tout au long des journées de célébration se tient à sa droite en brandissant un fouet, un deuxième ami se tient à sa gauche, brandissant, lui, un sabre. Ce sont les gardiens qui le protègent contre l’envie et les démons ; ce sont aussi ses « ministres », lui étant « le sultan ». Non loin du marié viennent également s’asseoir deux personnes dont l’une tient un registre où elle note le nouqout qui est offert au marié et le nom du donateur, tandis que la seconde est chargée d’annoncer à haute voix ce nom en disant « choubech » – « choubech » d’untel, fils d’untel…

Ahmad Abd Al Rahim - EGYPTE

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