Revue Spécialiséé Trimestrielle

LA DANSE DU ‘ALLAOUI OU LA DABKA MAGHREBINE

Issue 26
LA DANSE DU ‘ALLAOUI OU LA DABKA MAGHREBINE

Les deux peuples marocain et algérien se partagent, dans bien des domaines, le même patrimoine populaire. Les origines communes de nombreuses tribus et familles des deux pays, l’histoire, la géographie et la communauté de destin constituent autant de facteurs qui influent sur la culture des populations vivant de part et d’autre de la frontière ainsi que sur les formes artistiques par lesquelles elles s’expriment et les critères de goût qui s’en dégagent. C’est là que se trouvent en effet les fondements sur lesquels repose la mémoire commune aux deux peuples marocain et algérien.

 

Ce patrimoine artistique reçu en partage se compose de traditions vestimentaires ou alimentaires. Il s’étend à la musique, à la danse, et à bien d’autres arts. C’est lui qui constitue l’identité et la sensibilité qui définit la personnalité commune aux populations de cette région du Maghreb et leur confère la capacité d’affronter les défis de l’invasion culturelle et des avancées hégémoniques des autres civilisations aussi bien que la menace de cette acculturation pernicieuse liée à l’expansion rapide des technologies modernes de la communication qui s’infiltrent à l’intérieur de toutes les sociétés.

La mondialisation continue en effet à imposer d’immenses défis aux deux peuples qui sont menacés de perdre leur identité et l’héritage culturel qui en est la base et de voir disparaître des pans entiers de leur patrimoine. Aussi est-il plus que jamais nécessaire de multiplier sur place, c’est-à-dire dans les régions frontalières, à l’est du Maroc et à l’ouest de l’Algérie, les événements culturels, de manière à sauvegarder, à travers des célébrations communes, cette identité culturelle reçue en partage et à donner aux nouvelles générations le goût de cette culture, tout en œuvrant à l’archiver et à la documenter afin qu’elle demeure un solide facteur d’unité entre les deux pays et contribue à l’élimination des différends artificiels hérités de l’ère coloniale. C’est ainsi seulement que se renforceront les sentiments de solidarité et de proximité entre les deux peuples voisins dont les jeunes générations connaissent souvent mal les valeurs culturelles authentiques qui les unissent. Ces célébrations auraient, en outre, de grandes retombées sur le plan économique car elles devraient devenir un facteur d’attractivité touristique et environnementale propre à impulser le développement intégré de l’ensemble de la région et à contribuer au rayonnement tant local que national et international de ces deux régions du Maghreb, grâce à la préservation, à la protection et à la défense de leur patrimoine commun face aux menaces de la mondialisation.

Al Zoubeïr Mahdad
Maroc

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