Revue Spécialiséé Trimestrielle

LA PORTEE SYMBOLIQUE DU CONTE POPULAIRE Etude sur la symbolique du conte à la lumière de la psychologie, de l’anthropologie et de l’histoire des religions

Issue 25
LA PORTEE SYMBOLIQUE DU CONTE POPULAIRE Etude sur la symbolique du conte à la lumière de la psychologie, de l’anthropologie et de l’histoire des religions

On pourrait, dans le strict respect des règles méthodologiques, revenir sur les étapes de l’évolution des symboles, afin de comprendre ce que ceux-ci représentent pour tel ou tel groupe, telle ou telle culture, il n’en reste pas moins que toute civilisation n’est, en fin de compte, qu’un des épisodes du long mouvement de l’Histoire qui va des premiers balbutiements de la créativité humaine à l’âge de la pierre jusqu’aux toutes dernières avancées de la technologie numérique qui nous ont donné les smart phones et les réseaux électroniques, transformant l’homme lui-même en un simple système de nombres et de symboles sur la carte de la planète. Et s’il y a, ici, une première certitude à formuler c’est que le recours aux symboles est une démarche spécifique qui distingue l’homme des autres créatures qui partagent avec lui l’existence sur cette terre. C’est bien cette spécificité qui a permis à l’homme d’affirmer sa supériorité et son unicité. On mesure, à partir de là, toute la portée de cette formule du philosophe Ernest Cassirer, spécialiste des formes symboliques : « Au début était le symbole », et de cette autre formule qui appartient à Charles Baudelaire : « La nature est une forêt de symboles ».

 

Parler de symbole(s) c’est parler d’une Histoire qui nous ramène vers les premières racines de l’humanité, vers ces temps lointains où l’homme contemplait la nature et tentait d’en comprendre les aspects les plus complexes, en multipliant les formes d’expression et de création artistique. C’est pour cette raison que l’histoire des arts et des lettres paraît si chargée de ces symboles à travers lesquels l’homme a voulu consigner sa vision de l’univers et de la vie, à chaque fois qu’il s’est trouvé confronté à des réalités qu’il a du mal à se représenter ou qui dépassent ses capacités cognitives.

L’homme a ensuite accompli de grands bonds en avant sur la voie de la civilisation, marquant toujours davantage son attachement aux symboles, si bien que ceux-ci ont envahi tous les domaines concernés, à commencer par les signaux routiers et les panneaux publicitaires et jusqu’aux plus récentes découvertes de la technologie moderne. Les spécialistes du marketing et de la publicité ont compris le rôle important que symboles et signaux jouent dans notre existence, leur consacrant ainsi une part importante de leurs recherches en communication, notamment dans le domaine de l’économie où tout l’effort doit porter sur l’abolition des obstacles entre le consommateur et le marché de la production, dans un monde où la consommation est devenue le fondement de l’économie.

Les symboles sont ainsi devenus partie intégrante du patrimoine universel et constituent un acquis dont l’exploitation judicieuse ne peut que renforcer la communication entre les peuples et contribuer à éliminer les obstacles entravant le dialogue des cultures.

L’universalité des symboles n’exclut pas la spécificité des cultures locales pas plus qu’elle ne porte atteinte au droit de chaque culture sur ses propres symboles et constantes qui est aussi le droit d’adapter ce bien à ses convictions philosophiques et à sa représentation du monde. Il n’en reste pas moins que la plupart des études anthropologiques, psychologiques et sociologiques s’accordent aujourd’hui sur le fait que l’homme est le même à quelque région du monde et à quelque moment de l’histoire qu’il appartienne ou ait appartenu. L’homme contemporain ne diffère pas beaucoup de ses ancêtres, notamment en ce qui concerne ses activités mentales et intellectuelles qui obéissent au même fonctionnement cognitif. Nulle différence entre l’être primitif et son descendant qui vit au troisième millénaire.

Youssef Taoufik
Maroc

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