UNE NOUVELLE POSITION MONDIALE SUR LE FRONT DE LA CULTURE EN HOMMAGE AU BAHREIN ET A SON PEUPLE
Issue 18
Des siècles durant, le Royaume du Bahreïn a pu, grâce à sa position médiane entre l’Orient et l’Occident et à sa remarquable proximité culturelle avec la Perse, l’Inde, et l’Afrique, constituer un creuset où se rencontrent et fusionnent en grand nombre les arts, les us et les coutumes des peuples de ces régions. Grâce à son esprit d’ouverture et de tolérance, la composante arabe de la population, qui a jeté les fondations de la culture nationale immémoriale, a pu généreusement accueillir et intégrer les apports des multiples vagues d’émigration, avec toute la disponibilité d’un peuple confiant en soi et capable de transformer et de reformuler les apports extérieurs, voire d’en modifier certaines fonctions. C’est ainsi que le Bahreïn a acquis dans le monde la réputation d’un pays multiracial et multiethnique, un pays où toutes les religions sont respectées, où toutes les confessions et les communautés, mais aussi les diverses formes d’expression artistique et intellectuelles sont reconnues, sur la base d’une approche humaniste fondée sur l’acceptation de l’autre.
Au milieu du dix-neuvième siècle, qui a vu l’apogée des arts populaires dans ce pays, le Bahreïn était en effet devenu un refuge pour de nombreux intellectuels, poètes, musiciens qui étaient à la recherche d’un environnement propice à la création et d’espaces plus vastes, plus ouverts aux différentes expressions artistiques.
Les choses étaient clairement définies, il fallait désormais mettre à profit cette spécificité culturelle du Bahreïn ancestral et de son peuple pour faire connaître au monde la singularité de ce pays, en multipliant les études, les recherches, les rapports artistiques ; en présentant certains exemples d’œuvres audio-visuelles qui témoignent du rôle d’avant-garde que ce pays a constamment joué ; en participant aussi par des communications et des études approfondies sur les évolutions artistiques au sein du Royaume aux conférences internationales et aux colloques et séminaires artistiques et intellectuels spécialisés. Telle fut, en vérité, le souci premier du Bahreïn, ainsi qu’en témoignent les multiples contributions de ses enfants à l’action de l’Organisation mondiale de l’art populaire (I.O.V.), et en particulier de ceux de ses citoyens qui ont participé à la fondation de cette institution et n’ont cessé d’œuvrer à son service, depuis les premières années de son existence jusqu’à ce jour. Cette action résolue et le succès constant de cet engagement ont fait du Bahreïn l’un des centres de rayonnement sur la carte des actions internationales de l’I.O.V. Ils furent couronnés par la décision de l’Organisation internationale de tenir son Conseil d’administration au Centre culturel Isa, en décembre 2008. Le Conseil a eu, à cette occasion, l’honneur d’être reçu par Sa Majesté le Roi du Bahreïn – que Dieu le garde ! Et c’est dans ce cadre que Madame Carmen Padilla, Présidente de l’Organisation, a pu avoir, par courrier, un échange d’idées et de vues avec Sa Majesté.
Soulignons, néanmoins, que ces avancées ont été précédées par le choix, lors de la réunion de l’Organisation en Grèce, de Manama en tant que siège pour le Bureau régional de l’O.I.V., chargé de diriger les différentes sections de l’Organisation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi que par la désignation d’un citoyen bahreïni Secrétaire général adjoint de l’Organisation pour cette région du monde. Soulignons également l’importance du soutien apporté par le Ministère des affaires étrangères du Bahreïn à l’édification du siège de ce Bureau et l’action menée avec succès par les cadres de ce pays pour ouvrir de nouvelles sections, gérer et organiser de la meilleure façon les actions de l’O.I.V. dans les deux régions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. La réussite du Bureau régional ne peut, en vérité, étonner quand on sait que la coopération qu’il a instaurée avec le Ministère bahreïni de l’information a permis la création, l’organisation et la mise en œuvre du Festival international des arts populaires du Bahreïn, lors des deux sessions de 2007 et 2008 auxquelles des troupes venues de différentes régions du monde ont participé, à l’invitation de l’Organisation internationale.
Et c’est en 2008 que les bases de la publication de la revue La Culture populaire ont été jetées, en coopération avec l’Organisation mondiale de l’art populaire. A cet effet, un comité scientifique, formé de savants et d’universitaires du monde entier, fut constitué, sous la direction d’un académicien arabe de haut niveau, chargé de coordonner les travaux de la revue. Celle-ci a, depuis, été publiée à un rythme régulier, dans un format de 260 pages en langue arabe, suivies de synthèses en français et en anglais. La revue a connu, depuis, une large diffusion qui lui a valu une solide réputation dans les milieux concernés par la recherche dans le domaine des sciences du folklore et a fait des travaux retenus par la revue un moyen d’évaluation et de promotion pour les universitaires, tant au plan professionnel que scientifique et académique. Une telle réussite a constitué un tournant sans précédent dans l’histoire de l’Organisation mondiale de l’art populaire.
Nulle surprise, dès lors, que, sur proposition de la République d’Autriche, le Bahreïn, fût élu, lors de la Réunion de l’O.I.V, tenue du 26 au 30 avril dernier, à Prague, capitale de la République de Tchéquie, membre du Conseil exécutif de l’Organisation internationale, et que M. Ali Abdallah Khalifa fût également élu , à l’unanimité des voix des pays participants, Vice-Président de l’Organisation.
Ce mandat international est en soi un nouveau jalon lumineux dans la marche que poursuit le pays sur la voie de la prospérité, sous l’égide de Sa Majesté le Roi Hamad Ibn Isa Al Khalifa, Souverain du Royaume du Bahreïn, guide, inspirateur et protecteur de ce processus qui conduit dans la sérénité le pays de succès en succès. Que Manama soit, aujourd’hui, célébrée Capitale de la Culture arabe est le plus bel hommage à la culture nationale bahreïnie, solidement ancrée dans son milieu, et au rôle essentiel qu’elle a joué à travers les âges. Et c’est aussi la plus belle affirmation de la foi dans les créateurs, les penseurs, les hommes de culture et ses nobles défenseurs, en tant qu’ils sont, eux, les producteurs et les diffuseurs de la culture, à travers les générations.
Honneur, mille fois honneur au Bahreïn et à son peuple vaillant !
La Rédaction